L'engagement des femmes pour libérer la France : une moindre reconnaissance !
Recherche réalisée par Pauline Adao, Fatoumata Camara, Inès Haddad et Bintou Sissoko.
Le 3 septembre 1939 la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne : c’est le début de la seconde guerre mondiale. En mai 1940 la France est envahie en seulement quelques semaines, et le Gouvernement allemand impose à la France son pouvoir et ses lois nazies comme à l’ensemble des pays envahis.
Le 3 septembre 1939 la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne : c’est le début de la seconde guerre mondiale. En mai 1940 la France est envahie en seulement quelques semaines, et le Gouvernement allemand impose à la France son pouvoir et ses lois nazies comme à l’ensemble des pays envahis.
Le 22
juin 1940 le Maréchal Pétain signe l’armistice avec les
allemands.
La
France est divisée en deux zones, la zone occupée au nord et la
zone dite « libre » au sud, sous l’autorité du régime de Vichy,
en collaboration avec l’Allemagne nazie. A partir de 1942
l’Allemagne occupe la France entière.
Pour
se battre contre cette occupation et libérer la France, une
Résistance va se mettre en place.
La
Résistance désigne l’ensemble des mouvements, opérations et
réseaux clandestins qui, durant cette seconde guerre mondiale, ont
lutté contre l’occupation nazie. Plusieurs mouvements de
résistance se sont développés indépendamment ou en groupe. Cette
lutte a commencé à l’Armistice du 22 juin 1940 et s’est achevée
lors de la libération de la France en 1944. Elle a constitué en des
actions de renseignements, de sabotage mais aussi des aspects moins
violents comme la distribution de tracts.
Souvent
oubliées de l’histoire, les femmes le sont plus encore lorsqu’il
s’agit des guerres. Pourtant leur rôle fut primordial durant la
seconde guerre mondiale.
En ce
début de XXe siècle, les femmes ont un statut juridique
inférieur à celui des hommes puisqu’elles n’ont pas le droit de
vote, et sont dépendantes de leur mari, comme il est dit dans le
Code de Napoléon, que nous définirons ultérieurement. Le terme
statut est déterminé par les différentes positions et fonctions
que peut occuper un individu, cela détermine donc l’ensemble des
comportements attendus par les autres. Les femmes étaient
considérées comme des mineures ayant seulement le devoir de
s’occuper du foyer et des enfants.
Le
rôle des femmes au sein de la résistance est souvent négligé. La
résistance féminine est inscrite dans des tâches quotidiennes qui
demeurent obscures : porter des journaux, des papiers…Bien que
l'engagement des femmes soit peu valorisé les nazis punissent avec
cruauté ces résistantes ; arrestations, tortures, déportations et
exécutions frappent indistinctement les deux sexes.
Nous
allons donc nous demander en quoi la place des femmes dans la société
de l’époque peut-elle expliquer que leur engagement dans la
Résistance ait été moins reconnu que celui des hommes ?
Dans
un premier temps, nous allons nous intéresser à la place des femmes
dans la résistance puis dans un second temps à la place des femmes
dans la société. Enfin dans une troisième partie nous verrons que
la place des femmes dans la Résistance traduit la place des femmes
dans la société de l’époque.
I. La place des femmes dans la Résistance :
La Résistance féminine est contenue entre deux pôles, une
résistance axée sur la part prise par les femmes dans le combat
clandestin au sein des mouvements et des réseaux, et une résistance
au quotidien qui malgré des actes essentiels passe inaperçue.
1/. L’engagement des femmes dans la Résistance au travers quatre exemples de résistantes :
Ces quatres femmes font partie du peu de femmes qui ont été
reconnues et honorées pour leurs actes de Résistance après la
guerre.
Germaine Tillion
Germaine
Tillion naît en 1907 en Haute-Loire, son père Lucien Tillion était
magistrat et écrivain. En 1925, elle entreprend des études
supérieures et ira à l’Institut d’Ethnologie d’où elle
ressortira diplômée en 1932. Elle s’intéresse aux sciences
humaines dont l’ethnologie (sciences humaines et sociales, étude
des civilisations).
De
1934 à 1937 elle part faire des missions d’exploration
ethnographique dans les montagnes de l’Aurès en Algérie.
Lorsqu’elle rentre d’une des ses missions en juin 1940 elle
apprend à la radio la demande d'armistice formulée par le Maréchal
Pétain. Elle est contre cette collaboration et cherche des personnes
qui seraient prêtes à faire quelque chose. Elle rencontre Paul
Hauet, un colonel à la retraite de 73 ans qui sous la couverture
d’une association d’aide aux soldats coloniaux qui envoie des
colis, organise l’évasion de prisonniers et recherche des
informations sur l’armée allemande.
Cette
association a pour but officiel l’aide aux prisonniers de guerre
originaires d’outre mer. Dans un premier temps Germaine aide Paul à
reprendre en main cette organisation, elle met en place d’abord la
collecte de denrées et envoie des colis puis recrute dans son
entourage des marraines de guerres qui écrivent et rendent visite
aux prisonniers. Par la suite elle participe à l’organisation des
évasions, elle fait un fichier des prisonniers qui passent par sa
maison lors de leur évasion, elle rédige et leur donne des tracts.
Germaine
crée des liens avec des différents groupes de résistance et les
met en relation, elle joue le rôle “d’interface” et
“d’échangeur”. Germaine Tillion est cofondatrice du réseau
musée de l’Homme.
En
1942, en organisant une de ces évasions elle est arrêtée,
emprisonnée puis déportée en Allemagne au camp de femmes de
Ravensbrück en 1943, d’où elle sera libérée en 1945.
Marie-Madeleine Fourcade
Marie-Madeleine,
de son nom de jeune fille Bridou, naît le 8 novembre 1909 à
Marseille, dans une famille de la haute société, son père est
militaire. Elle est élevée au couvent et reçoit une éducation de
qualité. Très jeune, Marie-Madeleine est mariée au colonel Édouard
Méric mais prend rapidement son indépendance.
Elle
travaille comme journaliste, et collabore notamment avec
Sidonie-Gabrielle Colette, une journaliste, dans une émission de
radio. En 1936, Marie-Madeleine rencontre Charles de Gaulle et
Georges Loustaunau-Lacau, militaire et homme politique d’extrême
droite. Il lui offre un poste de secrétaire de rédaction pour La
Spirale et l’ordre national, groupes de presse nationaliste et
antisémite.
Dès
avant l’entrée en guerre, Georges Loustaunau-Lacau anime un
mouvement anticommuniste, anti-allemand et antisémite. Puis pendant
la guerre, Marie-Madeleine et lui constituent le réseau Alliance.
Lorsque Georges est arrêté Marie-Madeleine, qui est une jeune mère
de famille prend la tête de ce réseau.
Malgré
l’arrestation du chef, elle parvient à maintenir la cohésion du
mouvement. Ce réseau de 1 500 personnes, dont un quart de femmes,
travaille pour les services secrets anglais et Marie-Madeleine le
dirige depuis la zone occupée. Leurs missions consistent à
collecter et à transmettre des informations stratégiques, comme les
transports allemands de troupes et les défenses de la côte ouest.
Le nom
de code de Marie-Madeleine était « Hérisson », elle a pris
d’énormes risques et a failli être arrêtée en novembre 1941. A
cause de plusieurs trahisons internes 483 membres du réseau sont
morts pendant la guerre. Marie-Madeleine bénéficie de l’aide de
compatriotes, lorsqu’elle a été libérée grâce à
l’intervention d’un commissaire de police, après avoir été
arrêtée le 7 novembre 1942 à Marseille. Mais après l’arrestation
de Jean Moulin et d’un autre membre important de son réseau en
septembre 1943, les britanniques gardent Marie-Madeleine à Londres
pour sa sécurité.
Elle
change de nom, de visage. Et assiste, impuissante, à la destruction
de son réseau. En juin 1944, Marie-Madeleine rentre en France. Le 18
juin, elle est capturée par les allemands mais parvient à s’enfuir
et adopte un costume d’infirmière de la Croix Rouge, avec lequel
elle finira la guerre.
C’est
sous le nom de Méric qu’elle apparaît dans les documents de la
résistance, elle prendra le nom de Fourcade après un remariage.
Lucie Aubrac
Lucie
Aubrac naît en juin 1912 dans une famille modeste de paysans, son
nom de jeune fille est Bernard. Elle est reçue en 1929 au concours
de l’Ecole normale d’institutrices mais refuse d’y entrer car
elle ne veut pas être interne. Elle s’installe à Paris et vit de
petits boulots. En 1930 elle adhère aux Jeunesses communistes
(organisation politique de jeunesse proche du parti communiste
français). Puis elle rencontre Raymond Samuel et ils se marient en
1939.
En
1940, Raymond est enfermé à Sarrebruck, elle l’aide à s’évader
en lui procurant un médicament qui doit lui donner la fièvre et
l’envoyer du camp à l'hôpital. Ils réussissent à s’évader.
Ils rejoignent Lyon et Lucie commence alors à mener une double vie.
La
journée, elle est professeur au lycée Edgar-Quinet à Lyon, et
entre ses cours, elle devient "Catherine", la femme
d'Aubrac, pseudonyme adopté par Raymond qui devient clandestin. Elle
contribue à la parution du premier numéro du journal “libération”,
elle fabrique de faux papiers, aide des résistants à franchir la
ligne de démarcation.
En
1943, devenue spécialiste des évasions elle réussit à faire
libérer un groupe de résistants dont fait partie son mari. Lucie et
Raymond Aubrac sont recherchés par toutes les polices, ils se
cachent en attendant un avion qui les emmène à Londres le 8 février
1944.
Berty Albrecht
Berty
Albrecht naît le 15 février 1893 à Marseille de riche et bourgeois
parents protestants. Elle prépare un diplôme d'infirmière d'État
et travaille dans un hôpital militaire pendant la Première Guerre
Mondiale. En 1919, elle épouse un financier hollandais, Frédéric
Albrecht dont elle aura deux enfants, et se sépare de lui en 1931.
En
1931, elle consacre son temps à la Ligue des Droits de l'Homme et à
la condition féminine. Berty Albrecht s’intéresse au féminisme
et socialisme. En 1933 elle crée une revue “Le
problème sexuel”,
dans laquelle elle milite pour le droit des femmes à la liberté de
contraception et d’avortement. En 1934, elle revient de
Moscou, convaincue par le communisme. Elle s'occupe des réfugiés
allemands fuyant le nazisme, elle leur procure de l’argent, un
logement et un travail. Elle fera de même pour les réfugiés de la
guerre civile d'Espagne. Elle sera mobilisée pendant la guerre en
tant que surintendante, assistante sociale, aux Usines Fulmen à
Vierzon.
Berty
refuse la défaite et se rend en zone libre où elle retrouve son ami
évadé d'Allemagne, Henri Frenay, avec lequel elle organise d'abord
à Vichy puis à Lyon ce qui devient le grand mouvement de Résistance
"Combat". Elle rédige et diffuse des bulletins
clandestins, puis s’occupe du journal qui prend le nom de “Combat”
en juin 1941. Elle se fait arrêter par le gouvernement de Vichy, fin
avril 1942, elle est placée en internement administratif, c’est à
dire qu’elle n'a eu le droit ni à un avocat, ni à un procès.
Elle fait une grève de la faim pour obtenir d'être jugée et
obtient gain de cause au bout de 13 jours.
Transférée
à la prison de Saint-Joseph à Lyon, elle est jugée au bout de six
mois, et est condamnée à passer le restant du temps de guerre dans
un camp d'internement du gouvernement de Vichy. Elle simule alors la
folie, elle est internée à l'hôpital psychiatrique de Bron, où un
commando du mouvement Combat la fera évader le 23 décembre 1942.
Recherchée
par toutes les polices françaises et allemandes, elle se cache
durant deux mois dans la région de Toulouse et rejoint Henri Frenay
à Cluny où elle reprend la lutte clandestine. Elle est dénoncée,
et arrêtée par la Gestapo à Mâcon, le 28 mai 1943. Elle est
transférée à la prison de Montluc à Lyon puis incarcérée à
Fresnes. Le 31 mai, elle réussit à échapper à la surveillance de
ses gardiens et se donne la mort par pendaison dans la nuit.
Bien que ces femmes étaient issues de différents milieux
sociaux, que ce soit de la grande bourgeoisie ou d’une famille
paysanne, elles se sont toutes engagées dans la Résistance. Malgré
cette différence sociale, elles avaient en commun la même manière
d’envisager leur rôle de femme.
Avant d’entrer dans la résistance ces femmes n’étaient déjà
pas comme la majorité des femmes. Elles étaient déjà
indépendantes, refusaient la société patriarcale et le rôle qui
leur était destiné : femme mariée destinée à s’occuper de son
foyer.
Ainsi Marie-Madeleine Fourcade échappe au conformisme de son milieu
bourgeois, elle aurait dû mener une vie de grande bourgeoise comme
le fait sa famille, elle fait pourtant fait le choix de travailler.
Elle ne s’est donc pas imprégnée des normes et valeurs que ses
parents lui ont transmis étant plus jeune, elle préfère se
construire elle même une identité sociale et se séparer de son
mari afin de gagner en indépendance.
Berty Albrecht s’occupait déjà de réfugiés avant la déclaration
de guerre.
Germaine Tillion a fait des études d’ethnologie et est partie en
mission à l’étranger avant la guerre.
Lucie Aubrac venant d’un milieu pauvre a pu faire des études, elle
a pourtant refusé de se plier aux règles de l’école dont elle
avait réussi le concours.
Ces femmes étaient déjà engagées avant l’entrée en guerre,
Marie Madeleine Fourcade fut secrétaire de rédaction pour des
groupes de presse nationaliste et antisémite ; Lucie Aubrac était
engagée aux Jeunesses communistes ; Berty Albrecht à la ligue des
droits de l’Homme et à la condition féminine.
Elles se sont donc naturellement engagées dans la Résistance pour
libérer la France.
Les
motivations qui encouragent les femmes à s’engager dans la
Résistance sont les mêmes que celles des hommes : refus de
l’Occupation ; refus de l’armistice et donc de la défaite ;
refus des mesures antisémites, restrictives et répressives. Le but
global est donc de libérer la France.
Cependant,
contrairement aux hommes, les femmes entrent rarement en Résistance
par conviction politique, puisque à cette époque elle sont exclues
de la sphère politique.
La
plupart des femmes s’engagent dans la résistance par
l’intermédiaire de connaissances diverses, que ce soit de leur
cercle familial, de leur cercle amical, associatif ou professionnel.
Ou comme Lucie Aubrac à l’aide de leur conjoint.
On
agit aussi pour rendre service à un proche, une personne que l’on
aime, un voisin, un collègue…
La
Résistance est un mouvement évidemment illégal, donc clandestin,
entraînant de nombreux risques. Et Les femmes y sont tout autant
confrontées que les hommes. Les motivations doivent donc être
profondes, l’engagement ne se prend jamais à la légère.
2/. Le rôle des femmes dans la Résistance :
Dans
la Résistance les femmes ont très souvent un rôle moins important
que les hommes, la majorité d’entre elles n'occupaient pas des
fonctions importantes de direction.
Le
terme de rôle détermine l’ensemble des comportements attendus par
un individu en fonction de sa position ou de sa fonction dans le
groupe social, ici la Résistance. Un groupe social est un ensemble
d’individus en interaction, il se caractérise par des personnes
possédant des caractéristiques sociales communes, partageant des
intérêts communs et un sentiment d’appartenance. Les résistants
qui avaient tous pour but de libérer la France et qui se sentaient
appartenir à la Résistance formaient donc un groupe social.
La
résistance féminine n’est donc pas égale à la résistance
masculine, le fait d’occuper un statut inférieur dans la société
rend leur engagement dans la résistance difficile même si
participer à la Résistance est souvent pour les jeunes filles
l’occasion de se libérer des contraintes qui pèsent sur elles.
Même
si il est difficile pour une femme d'accéder à des niveaux de
responsabilités dans la Résistance, quelques femmes ont tout de
même réussi à obtenir des fonctions importantes, comme participer
aux combats clandestins ou encore devenir responsables de réseaux ou
de mouvements.
On retrouve donc dans
cette résistance féminine plusieurs rôles.
A/. Les fonctions amenant les femmes à un pouvoir de décision :
Ces
actions de résistance ont permis aux femmes d’accéder à des
champs d’activités traditionnellement réservés aux hommes.
La résistance armée
Les
femmes étaient souvent jugées incapables de se servir d’armes,
mais grâce à cette résistance elle ont pu prouver qu’elles en
étaient capables autant que les hommes et ont obtenu des rôles dans
les luttes armées.
Les
femmes passent plus facilement inaperçues avec un cabas, dans lequel
elles peuvent cacher beaucoup de choses notamment des armes. Quelques
femmes sont engagées dans les maquis.
Elles
effectuent les repérages des lieux et les transports d’armes et
d’explosifs avant les attenants. Certaines femmes sont spécialistes
des explosifs.
Paulette
Jacquier, était de tous les combats du bataillon de Chambaran,
encore au col du Banchet, puis aux abords de Lyon, intégrée comme
fusilier-voltigeur dans la Première division française libre, elle
participa en première ligne aux combats en Alsace et à l’Authion
en avril 1945. Elle fut une des rares résistantes à porter les
armes et devenir une femme-soldat dans l’armée régulière.
La presse clandestine
Les
femmes étaient formées à la dactylographie, c’est ainsi que
naturellement ce sont elles qui tapent les articles des journaux de
résistance. Avec cette activité destinée traditionnellement aux
femmes elles réussissent à obtenir des fonctions plus importantes.
Elles
assuraient et parfois dirigeaient l’impression de ces journaux
clandestins. Certaines sont rédactrices en chef ou collaboratrices
mais on retrouve peu de nom de femmes dans ces journaux car elles
signaient peu d’articles de leur nom.
Cette
presse clandestine permet aux femmes d’exprimer leur mécontentement
sur les difficultés de la vie quotidienne et d’inciter à des
manifestations contre les pénuries, contre la hausse des prix de la
nourriture ou pour la libération des prisonniers de guerre.
Parmi
ces journaux féminins “La Voix des femmes de la Côte-d'Or”
appelle les femmes à organiser des protestations pour obtenir un
meilleur ravitaillement.
Les femmes confectionnent également des tracts, comme “Femmes
patriotes”. Ce tract qui paraît pour la première fois en février
1944 appelle les femmes lyonnaises à manifester contre la
réquisition des hommes pour le STO (Service du Travail Obligatoire)
et pour plus de ravitaillement.
Bertie
Albrecht résistante écrit plusieurs journaux durant la guerre dont
“le Bulletin” qui fut l’une des premières publications
clandestines à être diffusée en zone libre et occupée.
Odette
Jarlaud, figure importante de la résistance féminine et responsable
du Front National pour la région de Beaune, produit des tracts avec
son équipe puis un journal à partir de 1943 “La Bourgogne
combattante”. Les articles sont en partie rédigés par Odette
Jarlaud, qui est également chargée de distribuer ces journaux avec
l'aide de ses amis.
B/. Les actes du quotidien :
Au
sein des réseaux de résistance, les femmes occupent le plus souvent
des positions qui sont le prolongement de leurs tâches habituelles
de cette époque comme assurer la logistique, le ravitaillement et
les liaisons de toutes sortes. Elles agissent en tant qu'intendantes
et bien que ces activités soient indispensables pour la logistique
de la résistance elles sont passées sous silence.
Les
femmes sont choisies pour des actions qui impliquent une présence au
milieu de la population et surtout de l’ennemi. Elles sont censées
échapper aisément aux rafles, car aux yeux des allemands elle sont
moins suspectes que les hommes.
Diffusion de la presse clandestine
Une
fois rédigés il fallait distribuer ces journaux et ces tracts, les
femmes qui étaient rédactrices étaient souvent responsables de
leur diffusion.
Odette
Jarlaud était chargée de distribuer ces journaux avec l'aide de ses
amis. Cécile Romagon a diffusé des tracts venant de “Les comités
féminins”, dans le but de rallier les ménagères à la
Résistance.
Agents de liaisons
Elles
étaient plusieurs à jouer le rôle d’agent de liaison,
leur rôle consistait à faire passer des messages et des
renseignements entre les résistants mais aussi à transporter des
armes et de l’argent.
En
exemple on peut citer le nom de Sextia Aude engagée dans la
Résistance à Saint-Julien dès que Pétain a signé l'Armistice
avec l'occupant. En étant membre du NAP (noyautage des
administrations publiques) elle est chargée d'organiser le service
de propagande en assurant la distribution de tracts et de journaux
clandestins. Rapidement des missions plus importantes lui sont
confiées, elle se rend à Roanne ou à Paris pour apporter ou
réceptionner des documents. Mais c’est lors d’une de ces
missions qu’elle sera arrêtée et torturée par la gestapo (police
nazie).
Edwige
Isabella est une autre résistante, elle est entrée à 20 ans dans
le service de renseignement de l'Armée Secrète de Saint-Julien.
Devenue agent de liaison de haut-niveau, elle livre des documents aux
services alliés de Genève.
Le
plus souvent c’est à vélo que les femmes font leur distribution ;
les résistantes doivent limiter les risques de se faire contrôler.
Les gares et les bus faisant
l’objet de nombreux contrôles par les allemands, elles
utilisent donc leur vélo qui leur permet
de faire les trajets sur des routes moins fréquentées.
Elles
assurent la liaison entre les différents groupes de résistants ou
les maquis. Les réseaux ne peuvent pas fonctionner sans ces
messagères. Ces femmes qui ont un nom de code prennent de très
grands risques pour s’occuper du courrier dont elles sont
dépositaires.
Ainsi
Jacqueline Fleury s’engage dans la résistance dès 1940. Elle
rejoint le mouvement Défense de la France pour lequel elle distribue
des journaux clandestins. En 1943, elle rejoint son frère au sein du
réseau Mithridate où elle a la charge notamment de chercher des
locaux pour envoyer des messages radios.
Fourniture de faux papiers, ravitaillement
Les
femmes étaient nombreuses dans les services de renseignements, et
profitaient de leur poste au sein des ces administrations pour
établir de faux papiers, faire de faux tickets de rationnement.
Valentine
Sublet, dite “Time”, était secrétaire de la mairie de Méaudre,
dans le Vercors, elle soutenait le maquis en lui procurant des abris,
du ravitaillement, de faux états civils et de fausses cartes
d’alimentation.
Anne-Marie
Soucelier, dite « Bruyère », était aussi secrétaire. Elle
confectionnait de faux papiers et ravitaillait le maquis.
Odette
Serratrice qui travaillait à la mairie de Grenoble au service des
cartes d’alimentation fournissait des cartes et des tickets
d’alimentation aux réfugiés du maquis et aux juifs.
Hébergement des réfractaires
Enfin,
certaines femmes hébergeaient et nourrissaient les évadés, les
aviateurs alliés ou les résistants, comme Germaine Tillion qui
cachait chez elle des prisonniers évadés.
La
maison de Céline Rycroft à Argentan, dans les années 1943-1944,
servait d’abord de boîte aux lettres pour les organisations
clandestines de la région. C’était aussi un lieu d’hébergement
et de refuge pour toute personne dans la clandestinité.
Les
femmes hébergeaient également des juifs comme Madame Faure, qui en
Franche-Comté, ravitaillait et hébergeait les prisonniers évadés
ainsi que les juifs traqués.
Mais
il ne faut pas oublier toutes les anonymes, ces résistantes de
l’ombre qui ont aussi risqué leur vie en s’engageant. Ces
anonymes du quotidien faisaient passer tel enfant juif pour un membre
de la famille, cachaient tel document sous les couvertures du landau
du bébé, profitaient d’un déplacement à pied ou en vélo pour
aller porter un courrier important ou des vivres à un réseau caché
dans les bois.
Ces gestes résistants
étaient fait sous couvert d’une vie quotidienne banale.
Il
y eu également beaucoup de postières, de téléphonistes et de
télégraphistes anonymes qui ont intercepté des messages allemands
ainsi que des lettres de dénonciations de juifs et de résistants,
sauvant ainsi des vies.
Nombreuses
sont celles qui furent déportées à Ravensbrück, un camp de
concentration exclusivement réservé aux femmes.
II. La place des femmes dans la Société :
1/. Le statut des femmes dans la société de l’époque :
Avant
et pendant la guerre les femmes avaient un statut et un rôle
inférieur à celui des hommes dans la Société. Une société est
un groupe d'individus unifiés par un réseau de relations, de
traditions et d'institutions.
Les
femmes vivaient dans une société patriarcale, c’est-à-dire une
société dans laquelle l’autorité sur la famille et dans la
société était détenue par les hommes.
Cette
infériorité était en partie due au code civile dans lequel il est
dit que les femmes mariées n’ont pas le droit d’accéder aux
lycées et aux universités, de signer de contrat, de posséder de
biens personnels, et qu’elles ne peuvent ni voyager à l’étranger
ni travailler sans l’autorisation de leur mari et ne peuvent pas
toucher elle-même leur salaire. Il est dit dans ce code que : “Les
personnes privées de droits juridiques sont les mineurs, les femmes
mariées, les criminels et les débiles mentaux.”
En
1940 elles sont également exclues des droits politiques puisqu’elle
n’ont ni le droit de se présenter ni le droit de voter. Leur mari
contrôle toute leur correspondance, leurs relations et l’adultère
pour une femme est puni par la loi.
Les
femmes étaient donc considérées comme la propriété de leur mari.
La
participation des femmes à la Résistance est donc en lien avec le
statut qu’elles occupent dans la Société de l’époque, car le
statut détermine le rôle. En effet tout statut est associé à un
rôle spécifique et selon son statut un individu peut être conduit
à respecter des normes caractéristiques.
A
cette époque on attend des femmes qu’elles fassent des enfants,
qu’elles s’occupent de leur éducation et du foyer, qu’elles
soient discrètes et qu’elles se soumettent à l’autorité de
leur mari.
Faire
ces choses là correspondait aux normes que les femmes avaient
intériorisées par la socialisation et qu'elles respectaient, les
normes sont des règles de conduite fondées sur des valeurs et qui
marquent l’appartenance d’un individu à une société. Ces
normes peuvent être formelles, c’est-à-dire consignées dans les
lois comme le code de Napoléon, ou informelles, c’est à dire que
ce n’est pas une loi mais une habitude, qu’elles sont dans les mœurs.
Cette
différence des sexes peut s’expliquer par la socialisation genrée.
La socialisation c’est le processus par lequel les individus
intériorisent des normes, des valeurs, des statuts et des rôles
propre au groupe social auquel ils appartiennent. C’est durant la
socialisation primaire, qui se déroule pendant l’enfance, que
l’enfant va intégrer les attitudes et les principes auxquels il
doit se conformer. La socialisation genrée c’est le fait de ne pas
socialiser de la même manière les deux sexes.
Au
début du XXe siècle on n’inculquait pas les mêmes valeurs et
les mêmes normes aux petites filles et aux petits garçons, ils
auront donc des statuts et des rôles différents selon leur sexe.
Or la
socialisation primaire ne détermine pas tout non plus, il existe la
socialisation secondaire. Elle concerne les individus ayant déjà
une personnalité créer par la socialisation primaire et permet à
ces individus de s’intégrer à de nouveaux groupes. A chaque
nouveau statut l’individu intériorise les normes, les valeurs et
les rôles liés à ce nouveau statut. Et ces nouveaux rôles,
valeurs et normes peuvent compléter ou nuancer ou encore contredire
ceux de la socialisation primaire. En grandissant l’individu se
crée sa propre identité sociale et peut choisir de ne pas adopter
les mêmes attitudes et les même principes que ceux transmis par ses
parents. Il trie, adapte, classe ou combine ces multiples influences
pour se créer sa propre identité sociale.
2/. Les femmes dans la guerre :
Cette
socialisation genrée est accentuée par le régime de Vichy, formé
en 1940 par le Maréchal Pétain ; régime politique autoritaire et
totalitaire car le Maréchal Pétain a les pleins pouvoirs sans
contrôle parlementaire.
Ce
régime est construit autour de la devise : “Travail, Famille,
Patrie” qui remplace “Liberté, Égalité, Fraternité”. Le
Gouvernement Pétain instaure le 1er mai comme la fête du travail et
met en avant le travail des paysans. La fête des mères est inscrite
au calendrier, les allocations familiales sont maintenues. La
jeunesse est élevée dans le culte de la patrie et du Maréchal. On
met en valeur le goût de l’effort et l’éducation physique.
Le
régime de Vichy va prendre toute une série de mesures contre les
femmes au travers du code de la famille de 1940. La première des
mesures va mettre l’accent sur le devoir de maternité. Le 15
février 1941 une loi généralise les allocations familiales, on
encourage les femmes à avoir beaucoup d’enfants puisqu'à partir
de trois enfants, on leur offre des “récompenses” comme des
rations alimentaires supplémentaires et des médailles. L’avortement
est très sévèrement condamné (de 1942 à 1944, pas moins de 4000
femmes sont punies chaque année, pour la majorité des « faiseuses
d’ange », dont Marie-Louise Giraud, seule femme guillotinée
pendant la guerre, en 1943). La patrie a besoin des futures
générations pour réussir la “Révolution nationale”.
Les
femmes sont sommées de s’occuper du foyer avec soin. La loi du 2
avril 1941 rend le divorce plus difficile à obtenir, celle du 23
juillet 1943 condamne l’abandon de famille.
Le
régime de Vichy impose le retour de la femme au foyer, Pétain
souhaite que les femmes ne travaillent pas, qu’elles restent au
foyer familial pour s’occuper des enfants.
Le
régime rend obligatoire avec la loi du 18 mars 1942, l’enseignement
pour les filles de l’économie domestique (art culinaire, art
ménager) et l'apprentissage des tâches ménagères ainsi qu’une
initiation à la psychologie et à la morale familiale.
La
seconde chose c’est la loi du 11 octobre 1940 qui interdit le
recrutement des femmes mariées dans l’administration et
l’obligation pour les femmes de plus de 50 ans de prendre leur
retraite. Cette loi est présentée comme permettant de lutter contre
le chômage.
Mais
c’est plutôt une manière de renvoyer la femme à son foyer, aux
travaux domestiques.
Vichy
se base donc sur la différence des sexes : à la femme l’univers
domestique, aux hommes le travail et l’autorité familiale.
Les
femmes, qu’elles résident en ville ou en milieu rural, sont au
cœur de l’économie domestique puisque ce sont elles qui ont la
gestion de tout ce qui a trait à la maison. Beaucoup ne peuvent par
ailleurs compter que sur elles-mêmes, car malgré la fin des
combats, les hommes sont prisonniers ou appelés au STO (service de
travail obligatoire) et envoyés en Allemagne pour remplacer les
soldats allemands partis combattre sur d’autres fronts. Elles
doivent développer toutes sortes de stratégies pour économiser,
faire durer, créer du neuf avec de l’ancien.
Les
femmes ont donc un rôle peu important dans la Société pourtant ce
sont elles qui les premières montent au front pour manifester contre
les pénuries alimentaires. Elles se déplacent pour demander le
déstockage de denrées. En effet à cause de la présence de
l’occupant qui réquisitionnait une partie des possessions et
productions appartenant ou destinées aux français, il fallait faire
face aux restrictions et pénuries de toutes sortes, surtout
alimentaires et vestimentaires. La mise en place du système des
tickets de rationnements était censé approvisionner en denrées de
première nécessité telles que le pain, la viande ou le sucre, mais
ne suffisait pas à pallier les besoins des familles, surtout en
milieu urbain. Les files d’attente devant les magasins étaient
longues, et bien souvent le résultat était nul.
Les
femmes n’hésitent pas à se rendre devant les mairies et les
préfectures pour afficher ouvertement leur mécontentement et
demander le déblocage des stocks de denrées. Au début, elles
obtiennent souvent gain de cause. Mais à partir de l’hiver
1941-1942 ces manifestations seront sévèrement réprimées et des
femmes seront arrêtées ou internées. Le Gouvernement cherchait
ainsi à étouffer le mécontentement populaire qui aurait pu remettre
en cause sa politique collaborationniste .
Ces
femmes représentent un potentiel d’action non négligeable
puisque, comme nous l’avons vu, elles sont les premières
concernées par le manque. Ces cortèges de femmes défilant dans la
rue ne dénoncent donc pas seulement les difficultés du quotidien,
elles remettent fortement en question la collaboration avec
l’Allemagne nazie.
L’implication
des femmes dans les manifestations de ménagères, qui était déjà
un acte fort d’opposition en soi, va pour certaines d’entre
elles, représenter un véritable tremplin pour intégrer la
Résistance. Il ne sera pas le seul, tant la Résistance féminine
est diversifiée.
Face
à l’absence masculine et au manque général de main-d’œuvre,
la loi de 1940 interdisant le travail des femmes mariées est levée
en septembre 1942. Les femmes doivent aller travailler, dans les
usines, dans les industries de guerre, aux champs, dans les bureaux.
Donc même si elles ont un rôle inférieur à celui des hommes dans
la société, les femmes les ont quand même remplacés pendant leur
absence.
Ces
nouveaux postes obtenus par les femmes leur permettent de prendre
part à la Résistance car elles ont accès à des informations
qu’elles peuvent transmettre aux différents réseaux de
résistants.
III. La place des femmes dans la Résistance traduit leur place dans la Société de l’époque :
La
place des femmes dans la Société avant la seconde guerre mondiale
représente la place que la majorité d’entre elles ont occupé
dans la Résistance. Cette Résistance est le reflet de la société
de l’époque. Les femmes étaient majoritairement l’infirmière,
le bras droit, l’intendante ou l’agente de liaison des
résistants, elles occupaient des
places qui ont laissé peu de traces : dactylographie, hébergement,
ravitaillement, distribution.
D’une
certaine façon, la Résistance rend caduc
ces rôles
puisque les femmes sont amenées à transgresser les lois en vigueur,
à sortir du cocon protecteur que représente le foyer, pour entrer
dans l’illégalité de la Résistance.
Certaines
femmes ont profité de ce moment de combat pour affirmer leur
indépendance, leur égalité face aux hommes en prenant une place
importante au sein de ce mouvement. Cela parfois été l’occasion
pour des jeunes filles d’échapper à la pression sociale qui les
voyaient mariées et mère de famille.
De nombreux combattants vivront
toute la guerre en couple. Leur combat aurait été impossible sans
le soutien de leur femme à leur côté. Ces femmes résistantes
partagent le sort de leur mari jusqu’à la torture ou la
déportation. Elles se marieront et auront des enfants tout en vivant
dans la clandestinité. Et alors que pendant la guerre les couples
travaillent en binôme et prennent les même risques, à la
Libération le rôle de la femme sera toujours minimisé. Lucie
Aubrac n’aura jamais de rôle défini dans le réseau de résistance
malgré les risques pris pour libérer Raymond et ses compagnons.
A
l’image de leur place dans la société le rôle qu’elles ont
joué a été peu reconnu. Il
existe de nombreux ouvrages sur la Résistance, mais la majorité
d’entre eux traite uniquement de la résistance armée et du rôle,
prédominant, des hommes dans ce milieu. Les femmes ne récoltent que
quelques allusions ; leur participation, pourtant déterminante, est
sous-estimée, voire éclipsée. Seules quelques figures féminines
emblématiques, comme celles que nous avons cité suscitent un
intérêt. Cela s’explique non pas parce qu’elles sont des
femmes, mais par l’importance de leur statut. Pour Berty Albrecht
c’est son statut de premier ordre au sein du mouvement “Combat”,
pour Germaine Tillion c’est pour son statut de co-fondatrice
du “réseau musée de l’Homme”, pour Marie-Madeleine Fourcade
c’est pour son statut de responsable du réseau “Alliance” et
pour Lucie Aubrac c’est pour ses actions importantes et
dangereuses.
Nombreuses sont les anonymes,
décédées en prison, fusillées, torturées ou mortes en
déportation. L’exemple, parmi de très nombreux autres, des
employées des P.T.T. est sur ce point révélateur : sur les 224
femmes ayant, d’une façon ou d’une autre, joué un rôle
résistant, 98 furent déportées.
24 ne sont pas revenues, dont 6 juives qui furent gazées dès leur
arrivée à Auschwitz.
Elles auraient représenté 10 à
15% des membres de la Résistance mais malgré leur engagement très
peu de femmes sont récompensées par des décorations. Seulement six
femmes (dont 4 à titre posthume) sont reconnues compagnons de la
Libération contre 1024 hommes et elles sont à peine 10% des
médaillés de la résistance. Les plus célèbres sont celles qui
ont continué à avoir une activité après la guerre comme Germaine
Tillion qui a mené un travail d’historienne ou Lucie Aubrac qui
militera à la ligue des droits de l’Homme.
Les autres, la grande majorité, ont repris leur rôle : assurer la sécurité domestique et elles ont laissé aux hommes les décorations et la reconnaissance.
Les autres, la grande majorité, ont repris leur rôle : assurer la sécurité domestique et elles ont laissé aux hommes les décorations et la reconnaissance.
La place de la femme dans la
Société de cette époque ne leur permet pas de se mettre en avant.
Bien que les femmes aient parfois payé de leur vie leur volonté de
lutte contre l’occupation, la Libération est une victoire
masculine. Les hommes libérateurs sont applaudis alors que les
femmes qui défilent sont regardées d’un air suspect. Elles ne
sont pas à leur place.
La reconnaissance du rôle de ces
femmes au sein de la Résistance a été tardive comme si la Société
préférait passer sous silence cet engagement afin de pouvoir
maintenir les femmes sous la coupe de leur mari.
Conclusion :
La
Résistance a permis aux femmes de montrer qu’elles étaient toutes
aussi capables de s’occuper de poste important, lorsqu’elle se
sont occupées des réseaux, fait partie des combats armés.
Le
statut des femmes dans la société de l’époque les mettait sous
l’autorité des hommes, elles étaient élevées avec l’idée
qu’elles devaient s’occuper du foyer, elles devaient veiller au
confort de leur mari et de leurs enfants.
Cette
place dans la société fait qu’elle sont restées discrètes et
n’ont pas mis leur engagement en avant au moment de la Libération.
La
Libération a été un moment très viril, les hommes ont été mis
en avant. La
Résistance est vue par l’État comme un ordre militaire dans lequel
les femmes n’ont pas de place. A la Libération, il faut
reconstruire la France, on demande aux femmes de retourner à leur
foyer et laisser les hommes gérer le pays.
Il faudra attendre les années 70 et les mouvements de libération de
la femme pour qu’on commence à parler du rôle important tenu par
les femmes au sein des réseaux de résistance.
A
la suite de ce sujet on peut d’ailleurs se poser comme question :
est-ce que le rôle des femmes dans la Résistance a changé un tant
soit peu leur place dans la société à la Libération?
On
peut ainsi dire que même si le rôle des femmes au sein de la
Résistance a été minimisé du fait de leur place dans la société
de l’époque, l’émancipation de la femme se construit petit à
petit depuis la Libération, sans doute grâce l’engagement de ces femmes
résistantes.
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